J'aimerais bien revenir à ma pile de projets déjà entamés, mais je n'ai pas eu le choix : Aurore a reçu un nouvel ordinateur pour Noël, car, des années après l'avoir hérité de sa sœur, on frisait l'acharnement thérapeuthique  (changement de batterie, de trackpad, mises à jour, re-changement de batterie). Son ancienne housse était trop grande, mais j'avais le temps : elle n'avait pas cours en janvier. C'est deux jours avant son départ pour les archives du musée de Grenoble que j'ai dû activer le mouvement. Elle aimait beaucoup le tissu intérieur de sa housse (un synthétique de qualité très moyenne), je lui ai donc proposé de le réutiliser. J'avais prévu d'utiliser le velours extérieur comme doublure, mais je me suis aperçue en le décousant que la mousse qui y était collée se délitait complètement. J'ai sorti un voile de coton-synthétique dont le coloris convenait. 

Je suis en train de matelasser les pièces d'une veste (pour la demoiselle) et le molleton acheté nous a semblé un peu trop épais, mais sa surface se laisse facilement "éplucher". J'ai donc récupéré cette fine couche de rembourrage pour la housse d'ordinateur et j'ai piqué quelque lignes de matelassage pour le tenir en place.

Je n'ai pas repris la fermeture métallique de la housse d'origine (je tiens à mes aiguilles d'une part, et d'autre part, je trouve que les mailles métalliques abîment les angles de l'ordinateur), or celle que j'avais est moins large, il me fallait donc deux bandes de tissu de part et d'autre de ma fermeture, je les ai obtenues en recoupant les rectangles, mais c'était très juste. Et je n'ai presque aucune chute :

Je l'ai terminée la veille au soir de son départ, la couture intérieure de finition n'est donc pas du tout invisible.

J'ai pris des marges de coutures minimales, malgré cela l'ordinateur rentre tout juste et cette housse ne durera peut-être pas très longtemps, mais je pourrai la découdre et récupérer toutes les fournitures pour en coudre une nouvelle, dans un tissu neuf cette fois.

Ce dimanche, Virginie nous propose une couleur qui n'est pas celle du ciel ! Et je suis devant un choix cornélien : je me remets à la gym ou je m'installe au soleil pour lire ?

Ni l'un, ni l'autre : je vais attraper mon violon et ma tarte aux pommes et enfourcher mon vélo pour la rencontre entre deux de nos associations favorites : le bal folk pour fêter les 15 ans de l'Amap.

Je vous avais laissés sur un suspense insoutenable : avais-je trouvé un Liberty assorti à mon futur pantalon et l'avais-je acheté ? Sur tout le stand de Tissus anglais, un seul coupon allait avec mon bleu ciel, ça n'a pas été pour moi le coup de foudre immédiat que j'espérais et Marie a dit "bof, oui, il va bien mais je n'aime pas trop le motif". Je suis repassée trois fois sur le stand, hésitante, j'ai également fait tous les vendeurs de tissus du salon et finalement je l'ai pris, parce qu'il faut bien se faire plaisir de temps en temps.

Question assortiment de coloris, on peut difficilement faire mieux.

Le mois de décembre étant ce qu'il est, j'ai mis longtemps à couper mon velours. Dix jours avant Noël, j'avais pour objectif de coudre le pantalon et le chemisier avant le 22, puis j'ai renoncé, me disant que ce serait plutôt pour le 31. Et ce jour-là, j'ai seulement coupé mon tissu, puis j'ai cousu tranquillement (enfin, avec une petite voix qui me rappelait régulièrement que j'avais d'autres chats à fouetter, du coton à matelasser, une blouse noire à coudre…). Au moment de terminer, j'ai passé une soirée à chercher les boutons (pour une fois, j'avais pensé à en prendre bien à l'avance) dont le sachet était tombé sous un meuble.

Pour ne prendre aucun risque, j'ai repris un patron déjà validé, le chemisier Hazelnut, Ottobre 5/2018, avec mes modifications habituelles : véritables fentes de poignets, fausse bande de boutonnage (je couds la parementure à l'intérieur puis je la rabats sur l'extérieur avec un petit rentré), ouverture devant arrondie. J'en suis déjà à mon troisième exemplaire, plus deux versions estivales.

Comme il n'y a pas de couture sans imprévus, j'ai dû décoller l'entoilage (H 200) de la patte de boutonnage, trop rigide (je l'ai remplacé par du H 180) et j'ai dû reprendre le col, beaucoup plus large d'un côté que de l'autre (une fois surpiqué, évidemment, sinon ce n'est pas drôle). Et, cerise sur le gâteau, ma machine a loupé la boutonnière d'un poignet, trois fois de suite, alors qu'elle m'avait brodé les 6 autres sans problème. Après l'avoir décousue délicatement pour la troisième fois au même endroit, je me suis dit que le tissu ne supporterait pas un quatrième échec et j'ai dégainé mon arme secrète : j'ai pris en sandwich le bout du poignet entre deux couches de Soluvlies et j'y suis allée tout doucement.

J'ai profité de la présence de Paul (et du soleil) pour les photos.

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Le thème de la photo du jour, chez Virginie, est "surpris". Et la mauvaise surprise du jour (une par jour ces temps-ci, heureusement de toutes petites mauvaises surprises, facilement résolues pourvu qu'on trouve le temps), c'était en ouvrant les volets :

Mais d'où tombe ce truc ?

Ah,  évidemment, il a été posé par des "professionnels". Professionnels du travail bâclé, visiblement.

Bon, eh bien il faudra trouver le temps de passer au magasin de bricolage, mais pas avant demain, parce qu'il est fort possible que le robinet extérieur, que j'avais oublié de purger avant le gel, soit à remplacer…

Quelques jours avant un concert, je réalise que j'avais acheté, en novembre, un coupon de voile plumetis dans le but de me coudre une blouse noire. J'avais déjà le modèle en tête : ma blouse sur mesure, avec une encolure en V agrémentée d'un volant froncé, comme celle que Marie me prête de temps en temps (mais qui a l'inconvénient d'être en polyester, matière que je supporte mal). On était jeudi, j'avais quelques heures devant moi, sachant que nous étions invités vendredi soir, absents tout le week-end, que j'avais une générale lundi et le filage mardi, 1h30 avant de monter sur scène. J'avais également une importante pile de vêtements prêts à coudre (mon objectif de janvier) et une longue partition à saisir et arranger avant la fin du mois. Logiquement, je me suis donc dit que c'était jouable ! 

Jeudi, j'ai rapidement tracé les modifications du patron et coupé le tissu, puis j'ai coupé et cousu en vitesse un gilet de pirate dans du molleton noir et retourné mes stocks de jersey pour couper des ceintures rouges et des bandeaux noirs. Vendredi, après glaçage des calissons, je me suis tout de suite mise à coudre : j'ai froncé le volant et l'ai bâti le long de l'encolure, puis posé la parementure, puis passé les fils de fronces sur les têtes de manches. Samedi matin, Guillaume s'est levé tôt pour partir dans le Perche, ce qui m'a permis de coudre une manche et de surpiquer l'encolure. J'ai alors remarqué qu'elle gondolait. En parallèle, je me suis confectionné un sabre de pirate en carton et j'ai préparé mes bagages, avant de filer à mes cours de musique. J'ai peint mon sabre pendant la pause de midi avant de repartir répéter, puis j'ai pris la route avec un peu d'appréhension : entre le brouillard givrant, la tombée de la nuit, les 11 radars (couplés à une vingtaine de changements de limitations de vitesse sur 60 km), mon GPS qui refusait de me parler et le réservoir d'essence presque vide, je n'étais pas sereine mais je suis arrivée à bon port. Nous avons passé un excellent week-end, malgré une nuit sous tente par - 5°C qui a été un vrai défi. Si le matelas pneumatique ne s'était pas en partie dégonflé et si la fermeture d'un de mes sacs de couchage n'avais pas lâché en pleine nuit, j'aurais presque bien dormi (et hop, une réparation de plus sur la liste).

Lorsque j'ai essayé ma blouse dimanche soir pour marquer les ourlets aux poignets, je me suis aperçue que j'étais gênée aux entournures. Les fronces des têtes de manches ne se positionnaient pas bien et j'étais gênée pour lever les bras. J'ai hésité, j'étais fatiguée et j'avais peu de temps avant le concert. Peut-être pourrais-je la porter ainsi et la reprendre plus tard ? Mais je ne serais pas à l'aise pour jouer du violon. J'ai cherché ce qui causait cet inconfort et je suis tombée sur cet article très instructif : mes manches étaient trop verticales, convenant à un manteau mais pas à un chemisier, surtout pour un concert ! j'ai maudit le tutoriel que j'avais suivi pour obtenir des manches froncées aux épaules mais pas aux poignets, j'ai rectifié mon patron puis j'ai décousu les manches, puis les emmanchures. Comme j'avais déjà piqué l'ourlet du bas de la blouse, j'ai décousu seulement 5 cm sous l'aisselle. Une fois mes manches remises à plat, je les ai recoupées, j'ai passé les files de fronces, puis je suis allée me coucher : pas question de continuer, vu ma fatigue, je risquais une erreur fatale.

C'est donc lundi soir, après la générale, que j'ai pu rectifier l'encolure qui gondolait : j'ai décousu la surpiqûre, posé un entoilage très léger sur la parementure pour la maintenir, puis surpiqué de nouveau. Puis j'ai recousu les manches. Enfin, j'ai pris le temps d'ajouter des volants aux poignets, ça n'a pas été commode (la première fois, j'ai pris un bout de manche dans la couture et je l'ai remarqué, évidemment, après avoir enlevé le fil de fronces) mais je suis satisfaite d'être arrivée au bout !

Ce dimanche, Virginie nous propose un thème gourmand, avec le mot "sucré". Je n'ai pas eu trop de mal à trouver ! 

Mercredi, j'ai confectionné quelques calissons pour l'amie qui nous avait invités le vendredi, j'ai eu du mal à les façonner, ma pâte était plus collante que d'habitude, peut-être parce que j'arrivais à la fin du pot de melon confit, qui trempait donc dans son sirop.

Et nous dégustons un par un les succulents macarons offerts par nos amis dimanche dernier.

Ce message est programmé : normalement, j'ai survécu à une nuit sous la temte par des températures négatives, une grande première (mais quelle idée d'avoir renoncé au dortoir !), j'ai prévu le matelas gonflable, des plaids, deux sacs de couchage, une bouillotte, bonnet et chaussettes… je vous raconterai.

J'avais déjà coupé mon pantalon vert émeraude lorsque je suis allée avec Marie au salon CSF, avec la ferme intention de trouver un  velours côtélé plus qualitatif et, pourquoi pas, un coton fleuri assorti. Après quelques recherches et avis de ma fille "Non, tu ne vas quand même pas prendre cette couleur-là", nous sommes arrivées sur le stand de Coup de Coudre (un comble : une boutique versaillaise, où je ne vais jamais car elle est fermée le midi !). Alors que j'hésitais (n'est-ce pas trop salissant ?), Marie m'a convaincue de prendre ce beau bleu ciel tirant sur le turquoise. 

Il s'agit toujours du patron Douce de Lamericana, j'ai coupé le sous-pont, la braguette et la ceinture intérieure dans du satin de coton, comme pour le précédent, mais cette fois j'ai entoilé la ceinture. Le velours (Fibre Mood) est moins extensible (4 % d'élasthanne), donc il est un peu ajusté au niveau des cuisses mais se déformera moins, je l'espère. J'ai laissé un peu plus de longueur de jambes car le pantalon a tendance à remonter quand je fais du vélo et ces jours-ci, j'ai froid ! 

Comme toujours, j'ai trouvé dans mes tissus de quoi couper des poches assorties, même si elles ne se voient pas, j'aime ce petit détail fantaisie.

Et cette fois, j'ai fait attention à la largeur de la ceinture (irrégulière sur le pantalon précédent, je m'en étais aperçue en surpiquant) et je suis très contente de ma braguette parfaite.

La vendeuse m'a évidemment mis sous les yeux deux Libertys parfaitement assortis, mais je n'ai pas craqué… sachant que Tissus Anglais était de retour sur le salon. Ai-je trouvé mon bonheur ? Je laisse le suspense…

C'est reparti pour une nouvelle année de photos du dimanche, avec Virginie. C'est déjà un projet, ne pas manquer un dimanche, anticiper quand je sais que je ne pourrai pas publier le jour-même.

Mais il faut une photo, alors je donne suite à mon message d'hier : voici mes projets couture.
Les projets retardés de 2023, qui sont bien avancés :

Dans des enveloppes, les vêtements en kit : coupés, parfois même commencés, avec leur patron, histoire que je ne cherche pas les morceaux épars dans toute la maison quand j'aurai le temps de m'y remettre. Et dessous, les tissus attribués à de futurs vêtements, dont le patron est déjà choisi et, pour certains, qu'il me faudra coudre rapidement car j'en ai besoin.

Ce qui ne m'empêchera pas de passer du temps sur la toile, à chercher l'inspiration ou à me dire "tiens, je pourrais faire cela".

En 2021, j'ai commencé à compter combien de mètres de tissu entraient dans la maison et combien étaient cousus, avec l'intention de faire baisser les stocks. Cette année-là, j'ai atteint un solde négatif de 4,3 mètres : 26 mètres achetés, un peu plus de 30 cousus.
En 2022, grâce à une production record, j'ai fait baisser le niveau de 11 mètres : 34 achetés, 45 cousus. Ça ne se voyait pas encore, mais j'avais moins besoin de tasser pour ranger mes caisses.
Début 2023, j'ai attaqué avec résolution : - 5 mètres fin février, un petit achat "coup de cœur" à Séville en mars, le crêpe rose du pantalon sitôt acheté, sitôt cousu, tout allait bien, jusqu'à ce que je reçoive quelques métrages en cadeau d'aniversaire (je ne sais pas encore qu'en faire, mais je trouverai). Et puis les besoins se sont accumulés : des pantalons pour moi, des polos et un bermuda pour Guillaume, un tissu fluide pour faire une toile, les demandes de mes filles. Tout semblait sous contrôle, j'avais un patron pour chaque tissu, mais j'ai terriblement manqué de temps et d'énergie et j'arrive à un solde de… + 70 cm. Pas catastrophique, donc sachant que trois gros projets sont déjà coupés et deux autres presque terminés. 
Alors, qu'ai-je cousu en 2023 ?

Des nouveautés : un pantalon pour moi, un autre pour Aurore, ma Myosotisque j'adore, un patron Make by Lemonade, un essai à améliorer (le panty) et un échec avec le poule-over (mais Bertille a retrouvé un magnifique plumage noir de corbeau). Et c'est bien parti pour 2024, je compte résister de toutes mes forces aux demandes de tissu de mes filles : on choisit d'abord dans le stock (oui, bon, ce n'est pas gagné).

J'en profite pour vous souhaiter une bonne année, créative et gourmande ! 

Alors que j'avais entrepris de lui coudre une jupe, elle m'a demandé une veste. Puis m'a parlé d'une robe pour Noël, qu'elle allait se coudre elle-même. L'avantage d'avoir une étudiante dans le centre de Paris, c'est qu'elle peut aller toute seule acheter son tissu : après un repérage rapide sur le site des coupons de St Pierre, elle a pris un satin de coton noir (et tant qu'à faire, une autre coupon pour moi : 2023 n'a pas été l'année de la réduction du stock).

Elle avait comme toujours une idée assez précise de ce qu'elle voulait : pour base de la robe, celle aux pâquerettes, avec une encolure carrée et des manches ballons "tu sais, comme le patron que tu m'as montré". J'avais téléchargé le patron de la blouse Onil de Pauline Alice dès sa sortie, sachant qu'il lui plairait. Vérification faire : les emmanchures de la robe et de la blouse n'ont pas la même forme, mais leurs longueurs sont identiques, avec des manches froncées, ça devrait donc passer. Je lui ai fait couper une toile du corsage dans un vieux drap et je l'ai laissée l'assembler, en lui indiquant l'ordre de montage. Elle a appris à passer des fils de fronces, à froncer et épingler. J'ai quand même eu un doute sur l'équilibrage de la manche qui était deux fois plus froncée derrière que devant, étrange…

C'est à l'essayage que j'ai compris le problème : elle avait inversé les deux dos, cousant la tête de manche sur l'encolure. Forcément, l'emmanchure était beaucoup trop étroite ! Une fois l'erreur réparée, j'ai redessiné l'encolure selon ses directives, puis j'ai refait un patron complet. La couture s'est déroulée presque sans entrave, je lui ai montré comment coudre une parementure, elle a trouvé peu à peu la technique pour surjeter proprement. À l'essayage, la jupe était trop serrée, c'est curieux car sa robe de coton lui va parfaitement et le saton est un peu élastique. Comme elle désirait raccourcir la robe et que c'est une forme trapèze, elle a décousu les côtés de la jupe et j'ai recoupé le haut, gagnant ainsi un peu d'ampleur et je lui ai fait ajouter deux petites pinces au dos. J'ai posé la fermeture invisible, je trouve encore cette étape difficile, alors pour une débutante… Enfin, comme la robe était finalement un peu courte, elle a cousu un ourlet rapporté.

C'est en repassant la robe lavée que je remarque quelques petits défauts : l'ourlet ayant été piqué sur l'envers, la machine a fait du très vilain travail, il faudra le refaire. Et un petit bout du dos a été pris dans l'emmanchure, là encore il n'y a que quelques points à découdre, dans l'ensemble, je trouve cette robe très réussie, surtout pour une première !